"L'histoire humaine n'est qu'un effort incessant d'invention et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création..." Jean Jaurès (1903)

 

L’étang de Pissevaches

 

Du haut de la falaise de l’œil Doux, s’étale devant , entre l’embouchure de l’Aude et la station de Saint-Pierre, l’immensité salée de l’étang de Pissevaches . Cette dénomination viendrait de deux mots,<<Pisse et Vache>>, le mot << pis >> signifiant en celte pointe et le mot <vaga> signifiant en occitan vague. Pissevaches veut dire : l’endroit où les vagues entrent en pointe sur la plage. Le grau de Pissevaches s’ouvre et se referme au gré des coups de mer.

Comme la plupart des étangs du Narbonnais, Pissevaches communique donc avec la mer par son grau. Rappelons que les graus sur notre littoral ont eu dans le passé un rôle considérable. Non seulement ils constituent un moyen de pénétrer depuis la mer dans les lagunes, mais ils ont aussi permis l’installation de petits ports de pêche et ils jouent encore un rôle primordial pour la biologie des étangs. L’étang par lui-même et les marécages qui l’environnent sont alimentés par l’eau salée de la mer et par de l’eau douce ou très légèrement saumâtre en provenance de sources souterraines du massif de la clape. ( l’œil Doux et les très nombreuses résurgences existant sur la bordure appelée <<Caudiés >> ont une salinité généralement comprise entre 1,5 et 3 gr. de sel par litre. Cette alternance d’eau salée et d’eau douce favorise une grande diversité écologique et se traduit par une très grande richesse de la faune et de la flore).

La flore : de très nombreuses espèces végétales vivent dans cet environnement marécageux ; la plupart d’entre elles sont <<halophiles>> c’est à dire dans des sols riches en sel comme les salicornes, la saladelle le triangle . Les habitués de ces zones marécageuses réservent la salicorne à un usage culinaire : les pousses charnues sont récoltées, confites dans du vinaigre et consommées comme condiment. On peut aussi les accommoder en salade, en omelette et les cuisiner aussi à la façon des haricots verts.

N’oublions pas aussi de rappeler également dans tout cet environnement marécageux la présence de tous ces végétaux essentiels au paysage ; le roseau à quenouille ou canne de Provence ( occitan caravena), le roseau à balai ou phragmite ( senilh), les diverses variétés de jonc, et l’iris des marais qui orne de ses fleurs d’un jaune très vif tous les bords de canaux et fossés .

La faune : la situation géographique de l’étang de Pissevaches sur un important axe de migration explique la présence de très nombreux oiseaux ; prés de 200 espèces ont été identifiées dont certaines très rares.

Parmi les espèces pratiquement visibles toute l’Année, citons : les flamants roses, la tadorne de Belon, le colvert, la foulque, la poule d’eau, le héron cendré, le héron pourpré, le héron garde-bœuf, le goéland, la mouette rieuse, le gravelot, l’aigrette garzette…..

Souvent colverts et tadornes vont faire leurs nids dans la basse végétation du massif de la clape( chêne kermés) , dans sa partie bordant étangs et marécages,et il n’est pas rare au mois de mai de voir une cane, entourée de toute sa couvée âgée de tout juste un jour, se diriger aussi vite qu’elle le peut vers l’eau et la végétation protectrice du marécage. Signalons aussi la présence dans tout le secteur de Pissevaches de très nombreux sangliers et ragondins.

        Maguy DAVID.